
Savoir regarder le chemin parcouru, la face cachée du succès de son entreprise. Dans quelles catégories vous situez-vous ? Vous ne savez peut-être pas, vous n’y avez jamais songé ? En tant que chef d’entreprise, il est généralement admis d’avoir toujours un regard critique et de ne jamais se satisfaire de ce que l’on a : « ne pas se croire arrivé », « tout est perfectible », « il y a tant de choses encore à réaliser »… Vous vous reconnaissez, bien sur ! Toujours dans l’action, devant, ne jamais s’arrêter comme le coureur cycliste qui risque de tomber s’il arrête de pédaler. Action-réaction, etc.
Et pourtant, il existe une étape, un état caché, souvent intime d’un responsable, chef d’entreprise celui de regarder, de se retourner et de découvrir souvent avec étonnement le chemin parcouru. Et oui ! A raison même d’un pas par jour, les empreintes calibrent le cheminement qui est toujours unique et propre à chacun de nous : « la lanterne de l’expérience, n’éclaire que celui qui la porte » disait un certain Confucius. Parce que « la vie n’est pas un fleuve tranquille » savourer son parcours fait partie de la réussite de son entreprise. Mais pas seulement, c’est aussi une façon de rebondir, repartir encore plus riche.

A tout problème, une solution. D’accord, mais tout dépend du temps passé à le résoudre. Observer son parcours peut, paradoxalement, accélérer l’issue d’un problème à un moment donné. Les obstacles rencontrés peuvent se ressembler, et nous avons oublié que nous avons déjà réussi à les surmonter. J‘ai un ami qui pensait ne pouvoir affronter son manque de trésorerie compte tenu du fait des échéances qu’il ne pouvait reculer. En réfléchissant et puisant dans son parcours de chef d’entreprise il s’est souvenu d’une ressource : son réseau. Un réseau d’entre-aide dans lequel lui-même avait apporté une solution à un confrère en lui trouvant de nouveaux débouchés. A son tour, selon la maxime « qui donne reçoit » il a osé demander de l’aide à son réseau d’affaires BNI.
C’est en prenant le temps de réfléchir à plusieurs, de manière positive sur les expériences communes, les échecs passés et la façon dont ils ont été surmontés que cette fois ci encore, il a réussi à redonner la pulsion positive nécessaire pour aller de l’avant. Demander, était l’une des clés de sa sortie de crise. Il l’avait fait par le passé, et il s’en était souvenu juste parce qu’il a fait la pause nécessaire, au bon moment pour réfléchir à la manière de s’en sortir. Une pensée juste pour une action juste qui lui a (re)donné les clés de la confiance sur la base d’expériences réussies.

Regarder le chemin parcouru, c’est repérer les problèmes rencontrés, ses erreurs, ses échecs et ses succès. Les problèmes sont le quotidien d’un chef d’entreprise. Les erreurs, surtout si elles se répètent en revanche peuvent indiquer le symptôme d’une problématique non encore résolue et qui revient de manière chronique ralentir l’avancée de son entreprise. Parfois, on ne s’en rend pas compte, et c’est pour cela qu’elles se répètent. Alors la pause, permet de regarder la récurrence de celles-ci, de les identifier, voire de les exorciser (au sens figuré cela s’entend !) si besoin. Et puis, il y a la plus cuisante des expériences : l’échec. Un leader se reconnaît à sa capacité à surmonter les siens.
L’incroyable émotion des athlètes olympiques lorsqu’ils gagnent la médaille d’or surtout, c’est toujours un moment entre joie et sidération car que le chemin a été long, difficile et semé d’embûches ; Et comme ils le disent souvent, il y a plus eu de défaites et d’échecs que de victoire. Mais n’est ce pas dans l’échec que se construit la victoire ? Aux États-Unis, un chef d’entreprise qui a connu l’échec est un chef d’entreprise qui a de l’expérience ; En France, la doxa professionnelle est en train d’évoluer. L’échec prend sa place dans le processus de la réalisation, il peut ne plus être caché. D’ailleurs, les Tedx regorgent d’exemples de success stories qui commencent la plupart du temps par des échecs. Alors les analyser avec bienveillance permet de se renforcer sur le chemin.
« Résolvez un problème et vous en éloignez cent autres » Churchill

Lors d’une interview, l’écrivain Sylvain Tesson glissait malicieusement la phrase suivante : «La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer» Donc partant du principe que tout est une question d’angle de vue, on pourrait suggérer comme nous l’indique notre philosophe que « la grande affaire et la seule qu’on doive avoir, c’est de vivre heureux » (Voltaire) Dans « savourer le chemin parcouru », on peut donc entendre le moment heureux que l’on s’accorde. Un moment savoureux qui se déguste et nous rappelle pourquoi nous avons commencé ce métier, cette entreprise. Mais aussi, un moment pour se souvenir des joies des accomplissements successifs. Un retour aux sources de la motivation primaire, celle qui nous a mise en action. Se remémorer les étapes successives du succès permet de renforcer sa capacité à repartir, rebondir.
« Tous les hommes pensent que le bonheur se trouve au sommet de la montagne alors qu’il réside dans la façon de la gravir » Confucius
Bref vous l’aurez compris, l’article de ce mois de juin, est celui du nouveau solstice et de penser à être heureux, Bon été à tous !